La cigarette électronique et le cancer

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Il y a quelques mois, une étude menée sur des souris et des cellules humaines faisait un grand boom dans les médias et les réseaux sociaux. Comme pour toutes les études « à charge », la population n’a pu échapper à cette nouvelle information concernant un dispositif qui équipe plusieurs millions de personnes à travers le monde, et dont les accidents sont extrêmement rares.

L’étude

Cette étude a été publiée par des chercheurs de la faculté de médecine de New-York dans la revue PNAS. Voici comment les chercheurs ont procédé :

Ils ont mis au point une machine par laquelle ils ont administré aux souris (dix souris) de la vapeur de cigarette électronique, pour la quantité de 1 bouffée toutes les 30 secondes, 3 heures par jour, 5 jours par semaine et pour une durée de 3 mois.

Le résultat

l’ADN des souris exposées présentait davantage de mutation que celui des autres souris. De même, le système de réparation de l’ADN des souris exposées était moins efficace.

D’autres expériences ont été menées sur des cellules humaines provenant des poumons et de la vessie qui ont démontré des mutations lors de l’exposition à des doses concentrées de nicotine.

Les chercheurs en question ont donc émis l’hypothèse que la cigarette électronique peut être cancérigène et contribue à augmenter le risque de plusieurs types de cancers.

Une étude incomplète

Si cette étude à le mérite d’exister, elle s’avère incomplète et limitée. soulignons ici que des souris de laboratoires sont souvent génétiquement modifiées et leur organisme n’est pas immunisé comme leur congénères se baladant dans la nature. Par ailleurs leur nombre était plutôt restreint. D’autre part, des atteintes aux cellules d’une souris ne peuvent être forcément révélatrices de celles supportées par le corps humain. Les doses supportées par les souris seraient tellement importantes que là encore, la comparaison avec un vapoteur moyen serait inadéquate. L’étude ne démontre pas non plus que les cellules ainsi modifiées des souris conduiraient à la survenue de cellules cancéreuses à long terme.

Pour finir, les chercheurs n’ont pas comparé la vapeur d’une cigarette électronique avec la fumée d’une vraie cigarette, une expérience qui manque cruellement dans cette étude !

Des scientifiques et des professionnels de la « vape » ont immédiatement réagi en soulignant les lacunes de l’étude en question. En effet, l’usage de la cigarette électronique dans des conditions normales reste pour ces derniers un moyen efficace de limitation des risques de développer un cancer. La cigarette électronique devant être utilisée seule et non comme un complément du tabac. Toujours d’après des scientifiques, la cigarette électronique ne contient pas de  cancérigènes avérés. 

Le professeur peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance au tabac de l’université Queen Mary de Londres ajoute :

Les cellules humaines ont été submergées dans de la nicotine et dans des nitrosamines carcinogènes achetées sur le marché. Il n’est pas surprenant bien sûr que cela endommage les cellules, mais cela n’a aucun rapport avec les effets du vapotage sur les personnes qui l’utilisent.

 

En 2015, une autre étude

Une autre étude (plus ancienne) menée par des chercheurs à l’université de Portland aux États-Unis révélait des résultats clairement alarmants : la cigarette électronique serait (carrément) 5 à 15 fois plus nocive qu’une vraie cigarette ! Les réactions ne tardèrent pas de la part de nombreux  scientifiques qui dénonçaient une étude irréaliste. Au demeurant, l’inquiétude était déjà suscitée chez de nombreuses personnes.

L’étude

Les chercheurs ont expérimenté différentes tensions électriques sur du matériel basique : clearomiseur CE4 et une batterie à tension variable. Concernant le clearomiseur, il s’agit d’un model d’entrée de gamme aujourd’hui obsolète.

Le résultat

En augmentant la tension (en dépassant le seuil des 5 Voltes), ils ont observé la présence de formaldéyde.

Le formaldéyde  résulte entre autre de la combustion, il est classé cancérogène de catégorie 1B soit cancérogène supposé chez l’Homme, et mutagène de catégorie 2. La cigarette électronique serait donc bien plus dangereuse qu’une cigarette …

La controverse

D’autre scientifiques ont insisté sur le rôle primordial des « dry puffs », conduisant à ces résultats. Or le dry puff (ou dry hit), que les vapoteurs connaissent bien est « invapotable » ! Il résulte d’un réglage trop fort de l’appareil ou d’un manque d’alimentation en e-liquide de la résistance qui délivre un goût insupportable. Un vapoteur (sain d’esprit) veut à tout prix éviter ce désagrément. Il est donc tout à fait improbable qu’une personne s’acharne à utiliser sa cigarette électronique dans ces conditions, et pour une durée assez importante pour que les taux elevés du formaldéyde puissent provoquer un cancer.

En août 2017,  Konstantinos Farsalinosn, cardiologue spécialisé dans la  recherche sur la sécurité et les risques de la cigarette électronique et ses collaborateurs ont menée une étude à l’identique de celle de Portland qui conclut :

  • Le formaldéhyde est produit par une dégradation thermique dans les cigarettes électroniques.
  • la quantité de formaldéhyde dans une e-cigarette utilisée dans des conditions normales est inférieure à celle que l’on trouve la fumée d’une cigarette.
  • Le formaldéhyde peut être produit en grandes quantités dans des conditions irréalistes d’utilisation d’une cigarette électronique (dry hit).

Donc, les taux élevés de formaldéhyde peuvent être observés en laboratoire mais ces quantités sont provoquées par le « dry puff » et ne correspondent pas à une utilisation réaliste de la e-cigarette !

 

Conclusion

Ne donnez pas à boire à votre souris de l’eau à raison de un litre toutes les heures pendant 3 heures par jour et 5 jours par semaines pendant 3 mois !

Plus sérieusement, comme à chaque fois la mauvaise utilisation de n’importe quel appareil ou produit comporte des risques. En ce qui concerne la santé, les études n’arrivent pas à démontrer formellement des risques avérés d’un cancer provoqué par la cigarette électronique dans le cadre d’un usage normal. Certes, des études viendront dans le temps compléter celles déjà existantes. Le « recul » viendra aussi avec le temps. Notons que ce dispositif existe déjà depuis plus de dix ans (brevet déposé en 2004). La plupart des chercheurs considèrent qu’elle est un moyen efficace contre le tabagisme, qu’elle contribue à limiter les risques de cancers liés au tabac, qu’elle prévient les risques cardio-vasculaires car elle ne produit pas de goudron ni  monoxyde de carbone. La cigarette électronique n’engendre pas le tabagisme passif.

 

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